Les 5 bonnes pratiques à retenir pour réussir son serious game à distance
Suite à la crise sanitaire, repenser l’organisation d’événements de team building est devenu un enjeu majeur. Comment transformer un jeu présentiel en une activité ludique distancielle ? Quels sont les réflexes à adopter et les erreurs à ne pas commettre ? Tour d’horizon des 5 pratiques qui vous garantiront un événement distanciel réussi !

Choisir la bonne plateforme, harmoniser les contenus sans dénaturer le projet initial, communiquer et animer efficacement…. Adapter un jeu présentiel en distanciel peut rapidement tourner au casse-tête. Voici un rapide inventaire de nos meilleures bonnes pratiques glanées sur le terrain… ou plutôt derrière nos ordinateurs ! Quand le micro-trottoir devient micro-souris.
1 - Simplifier c’est gagné !
Premier conseil à retenir pour réussir son passage au distanciel : Keep It Simple. “Ca s’impose, souligne Nicolas F. coordinateur Culture Sécurité dans un grand groupe énergétique du CAC 40. La complexité sur un jeu présentiel “classique” est appréciable mais ne peut pas être totalement transférable en digital. Dans le distanciel, il faut que ce soit simple.”
Au-delà de la suppression de tout matériel physique, cela peut par exemple se traduire par des énigmes allégées ou davantage d’aide dans les consignes. En effet, contrairement à un jeu physique où l’ensemble des participants sont réunis dans une même pièce, ici chacun doit composer derrière son clavier, bien souvent depuis chez soi. “Forcément lorsqu’on est à distance avec un ordinateur, on est tout seul (…) si jamais on tourne un peu en rond, et bein on va pas plus loin” avertit Nicolas F. Le risque de décrocher et de “perdre” des participants est donc réel !
Alors, que faire ? Bien sûr, il existe plusieurs techniques pour recréer une émulation collective à distance. Et la communication doit rester le maître mot entre les participants. D’où l’absolue nécessité de s’allouer les services d’un Game Master !
2 - De l’importance du Game (ani)master
“Je dirais que c’est un point-clé, assène Nicolas F. “Il ne faut vraiment pas l’omettre”, insiste pour sa part Gaëlle Vanleene, chargée des relations enseignement supérieur à la SNCF.
Le facilitateur constitue en effet l’élément central qui vous permettra d’assurer la fluidité de votre événement à distance et donc de l’expérience utilisateur. “Les participants se disent que s’ils ont un souci, quelqu’un sera là pour les aider et leur évitera de rester bloqués bêtement devant leur écran, poursuit Gaëlle Vanleene. Même s’il n’intervient pas, sa présence est rassurante.”
Entre deux facéties, le facilitateur pourra par exemple jouer le rôle d’ice-breaker, de pédagogue ou encore d’animateur pour les participants, en intervenant à sa guise, tout au long du jeu : “J’ai beaucoup aimé le petit coup de pression que met l’animateur lorsqu’il rentre dans les salles (digitales) en disant “je fais sortir quelqu’un pour un petit challenge” quitte à leur faire un petit décompte en leur disant, il vous reste 3 minutes, se souvient Nadine Sulzer, directrice adjointe du développement de la formation continue de l’international à l’ENTPE.
En charge des partenariats et des relations entreprises, Nadine Sulzer a notamment participé à l’organisation d’un escape game à distance visant à présenter les métiers de l’ingénieur à la SNCF aux élèves de l’ENTPE. “Quand on s’adresse à des élèves en école d’ingénieur, précise-t-elle, ils ont passé des concours, ils ont étudié en classes prépa, ce sont tout de même des “compétiteurs” dans l’âme. Donc le côté compte à rebours avec le chrono derrière, le petit coup de pression donné par un animateur, ça marche toujours pas mal, ça me paraît être une bonne idée.”
Vous l’aurez compris, la présence d’un Game Master est donc (très) fortement conseillée. Mais est-elle indispensable ? Si vous n’avez pas la possibilité de recourir aux services d’un professionnel de l’animation, rien ne vous interdit de désigner un(e) ou plusieurs facilitateurs au sein même de vos équipes !
“Lorsque nous avons joué avec mes collègues, j’avais pris un peu la main, se souvient ainsi Nicolas F. j’étais un peu l’animateur, je connaissais déjà un peu les réponses. Et je pense que potentiellement, les difficultés sont davantage intervenues en l’absence de facilitateur, lorsque tout le monde découvrait le jeu.”
Un point de vue partagé par Stéphanie Mottot, responsable formation chez Keolis : “Le premier facteur-clé de succès est le fait de désigner un team-lead dans chaque équipe. Le fait également que cette personne soit désignée à l’avance facilite le lancement et le bon déroulement du jeu. Cela évite de tergiverser pour savoir qui veut bien prendre ce rôle, etc. Finalement, c’est très clair dès le départ.”
Et pour ceux qui ne s’en sentiraient pas capables, là encore pas d’inquiétude ! La plupart des compétences requises pour être un facilitateur efficace en distanciel sont similaires à celles d’un animateur en présentiel. Il convient simplement d’être (un tout petit peu) à l’aise avec la technologie et d’avoir la volonté de “briser la glace” de votre écran pour établir un échange avec chacun(e) des participants. Ceux-ci apprécieront l’attention et s’en trouveront davantage impliqués, allant parfois jusqu’à ’oublier qu’ils conversent à distance avec leur collègues !
3 - Bien choisir son outil conversationnel / plateforme digitale
Parvenir à converser à distance justement… Il s’agit peut-être du point le plus important pour réussir sa transition vers le distanciel ! Car, sans plateforme adaptée, pas d’événement réussi !
Zoom, Microsoft Teams, Skype… S’il existe de nombreuses solutions de communication à distance, laquelle choisir ? Pour le savoir, plusieurs questions méritent d’être posées en amont. De quels logiciels votre DSI autorise-t-elle l’utilisation ? Quels outils votre technologie HTML vous permet-elle de supporter ?
“La partie informatique, serveur, propriété, RGPD, etc, c’est super important, met en garde Nicolas F. Il faut anticiper et avoir une vue globale. On peut très bien imaginer un jeu superbe, magnifique. Mais si à la fin, on ne peut pas le mettre en ligne… cela ne sert à rien !”
Autre point essentiel afin d’éviter les mauvaises surprises : savoir identifier les usages et profils d’utilisateurs. Avez-vous prévu d’accueillir 1000 collaborateurs répartis dans le monde entier ou s’agit-il d’une activité engageant 25 à 50 participants. Les participants sont-ils plutôt technophiles ou technophobes ?
“Juste avant de commencer le jeu, une session de préparation technique est importante, conseille Nadine Sulzer. Celle-ci peut servir à donner les bonnes pratiques en indiquant : voici les difficultés auxquelles vous serez confrontés, voilà comment cela fonctionne, etc. En effectuant cette session, vous évacuez toute la partie technico-logistique pour que les choses soient claires et que les participants aient tout le loisir d’entrer tout de suite dans le jeu.”
A première vue, cela pourrait être perçu comme une perte de temps. Mais n’oubliez pas qu’avec la distance, il est facile de “perdre” des participants et que votre message finisse égaré dans les limbes des internets. C’est pourquoi – et parce qu’un collaborateur averti en vaut deux – la répétition ne doit jamais être négligée ! Vous conviendrez qu’il serait dommage de laisser un collaborateur sur le chemin à cause d’un bête problème de connexion…
4 - Répétez encore et encore !
On l’a écrit, on le répète : pour nombre d’entreprises, l’organisation d’un jeu à distance constitue un événement inédit. Ne prenez donc pas le risque de rater votre grande première par négligence et manque d’entraînement ! “Toutes les sessions de test et de réadaptation de la version présentielle sont fondamentales, prévient ainsi Gaëlle Vanleene, autant de fois que nécessaire avant de proposer le jeu.”
Et lorsque vous sentirez que vous êtes fins prêts pour débuter, n’oubliez pas que les participants, eux, n’auront pas votre recul sur le sujet ! II est donc fondamental d’en ajouter une dernière couche lors du lancement du jeu : “Le briefing est très utile pour rappeler, finalement toutes les bonnes pratiques, indique Stéphanie Mottot. Comment va se dérouler le jeu, comment on va se connecter, comment on va comptabiliser les points dans le jeu puisqu’il y avait un système de points dans le jeu chez nous.”
Que nous jouions à distance où en présentiel, chez Urban Gaming, nous croyons beaucoup à l’art de l’apprentissage par la répétition. Nous ne pouvons donc qu’approuver et vous inciter à répéter, répéter et encore répéter !
5 - Prenez le temps de débrieffer !
Le corollaire est évident : davantage encore lors d’un Escape Game en distanciel, nous ne saurions que trop vous conseiller de soigner votre session de debriefing !
D’une part, elle offrira aux participants un précieux moment pour communi(qu)er et échanger leurs impressions : “L’utilisateur doit pouvoir, à un moment ou à un autre, s’exprimer, être entendu quelque part, souligne Nicolas F. “Peu importe le support, l’utilisateur doit avoir un moyen de communication à un moment. Pouvoir donner son avis, des suggestions, etc. Tout ne peut pas être automatique. Les outils digitaux doivent servir à réellement communiquer.”
D’autre part, c’est elle qui vous permettra de clôturer votre jeu et donc de véritablement compléter l’expérience utilisateur : “Le débriefing est très important pour conclure, souligne Stéphanie Mottot, mais aussi pour donner une sensation d’unité ou encore pour mettre en évidence les trois équipes vainqueur. Et c’est cela aussi que nous avons apprécié avec Urban Gaming finalement : il n’y a pas un vainqueur, toutes les équipes étaient gagnantes !”
Olivier Simon, Content Creator